Juin 2015 - Amador Rojas

Initié au flamenco par le maestro Farruco, ce gitan hors normes, aura été un autodidacte de géni. Rebelle par nature, il travaille dès l’âge de 16 ans dans les plus grandes compagnies : La Cuadra de Sevilla, La Yerbabuena, Manuela Carrasco, Juana Amaya…

Sa personnalité rebelle et androgyne, son univers intérieur bouillonnant de passion et d’images délirantes, son ouverture d’esprit, sa curiosité et son besoin d’enrichir un flamenco souvent monotone ont placé Amador Rojas à la tête d’une lignée très forte dans le flamenco. Celle d’une modernité téméraire et souvent décriée, ou choquante pour certains. Il aura osé des chemins interdits ouvrant ainsi une voix pour bien des artistes qu’il a influencé.

"Quand je danse, je ne cherche pas à me définir dans un genre ou un autre ; Je ne me vois ni masculin, ni féminin... je suis peut-être les deux à la fois. En fait, je m’imprègne surtout de la sensibilité de chaque moment. Si l’on voit peu de bailaores danser avec un manton, porter une robe ou manier un éventail, c’est parce que les danseurs n’osent pas utiliser les accessoires que nous avons à notre disposition, dans le Flamenco. Ils se mettent beaucoup de barrières, celles que je souhaite enlever, au fur et à mesure, car l’art c’est la liberté.
… Je n’aimerais pas me charger du poids d’une bibliothèque pleine de chorégraphies, de normes et de lois, car cela pèserait lourd sur mes épaules. Je ne souhaite pas danser ainsi et...j’ai besoin de mes épaules pour danser. Je préfère me laisser porter davantage par la vie, par mon cœur, par ce que je ressens et exprimer cela librement."